Le pied, une
structure complexe

La Clinique du Pied

Hallux valgus

La Clinique du Pied

L’hallux valgus est une déformation de l’avant-pied située au niveau de l’articulation du gros orteil (hallux signifie « gros orteil » en latin), dans laquelle le gros orteil va petit à petit dévier en direction des petits orteils créant un angle plus marqué au niveau de l’articulation. Cette déformation concerne environ 7% de la population et son origine est multiple. La principale cause de la déformation réside dans la forme de la tête du premier métatarse (os du pied à la base du gros orteil), où la surface articulaire montre une orientation oblique plutôt que perpendiculaire par rapport à l’axe du métatarse. C’est le caractère génétique ou héréditaire de la déformation. D’autres facteurs comme la morphologie du pied et le relâchement de certaines structures ligamentaires vont également influencer la déformation et la faire évoluer dans le temps. Si au début la déformation reste longtemps asymptomatique, sa progression fait augmenter la pression sur la zone de l’hallux, ce qui occasionne les premières douleurs. Celles-ci sont accrues par le port de chaussures inadaptées ou par certaines activités physiques. Avec le temps, la position défavorable de l’hallux peut provoquer une déformation associée des petits orteils et occasionner ainsi d’autres problèmes de pression et une gêne et des douleurs à ce niveau-là également. A un stade avancé de la déformation une arthrose peut même se déclarer dans l’articulation du gros orteil.

Traitement

Un examen clinique et radiologique permet d’évaluer l’importance de la déformation et de préciser le diagnostic. Le traitement est tout d’abord conservateur et consiste en l’adaptation des chaussures, la mise en place d’un support plantaire, surtout en cas de pied plat associé, ou l’utilisation d’orthèses (moyens auxiliaires visant à stabiliser la position du gros orteil). Si la gêne et les douleurs persistent malgré ces mesures, une correction chirurgicale peut être envisagée.

Le traitement chirurgical de l’hallux valgus vise à restaurer l’anatomie de l’avant-pied. Il se fait par le biais d’une correction de l’os du premier métatarse (ostéotomie de ReveL) et d’une correction éventuelle au niveau de la première phalange du gros orteil (ostéotomie de Akin). Cette correction doit être la plus précise et la plus stable possible afin d’obtenir une situation anatomique définitive et durable. Nous pratiquons une technique par voie ouverte à l’aide d’une petite incision sur le bord interne de l’articulation du gros orteil et l’ostéotomie est fixée par deux vis en titane qui sont enfouies dans l’os, ce qui ne nécessite pas de retrait par la suite. La cicatrice n’est pratiquement plus visible avec le temps et ne dérange pas dans les chaussures.

L’intervention dure entre 30 et 40 minutes et se fait sous anesthésie générale ou rachidienne. On peut y associer une anesthésie locale d’un des nerfs principaux du pied (bloc poplité), ce qui permet de nettement réduire la douleur post-opératoire. Il faut compter une à deux nuits d’hospitalisation. La marche se fait immédiatement dès le premier jour post-opératoire en charge totale dans une chaussure à semelle rigide à porter pendant 6 semaines. L’ablation des fils a lieu 2 semaines après l’intervention et un contrôle clinique et radiologique est effectué 6 semaines après l’opération.

La reprise de la marche en chaussure conventionnelle se fait dès la 7e semaine post-opératoire. A ce moment-là un traitement de physiothérapie visant à faire diminuer la tuméfaction du pied et à améliorer la fonction de l’articulation du gros orteil est mis en place. La reprise d’activités telles que la natation, le vélo ou la marche modérée est possible dès la 7e semaine post-opératoire. Les activités plus contraignantes sur le pied comme la course à pied ou les randonnées de plus longue durée peuvent être envisagées à partir du 4e mois après l’intervention. L’avant-pied va continuer à s’affiner et à s’assouplir jusqu’à six mois post-opératoires et retrouver progressivement sa pleine fonction. Un contrôle clinique et radiologique à 1 an post-opératoire permet de faire un bilan final et de mettre un terme au traitement.