Le pied, une
structure complexe

La Clinique du Pied

Syndrome du tunnel tarsien

La Clinique du Pied

Le tunnel tarsien est une région anatomique située entre la malléole interne et le calcanéum (os du talon). Le tunnel tarsien est traversé par le tendon du muscle jambier postérieur, par les tendons longs fléchisseurs des orteils, par l’artère tibiale et les veines tibiales postérieures et par le nerf tibial. Pour des raisons anatomiques ce tunnel peut présenter des variations qui vont faire augmenter la pression sur les structures qui le traversent et en particulier la pression sur le nerf tibial. On parle de syndrome de compression. Cela se manifeste par des douleurs localisées derrière la malléole interne ainsi que par l’apparition de symptômes neurologiques comme des picotements, des brûlures, des fourmillements le plus souvent au niveau de la voûte plantaire. Ces douleurs sont augmentées par l’effort et sont typiquement également présente au repos et même la nuit.

Traitement

Le diagnostic est posé par l’examen clinique et peut être confirmé par un examen neurologique visant à mettre en évidence une atteinte du nerf tibial. Des examens complémentaires tels qu’IRM ou scanner de la cheville sont parfois nécessaires afin de mieux déterminer l’anatomie du tunnel tarsien.

Le traitement est tout d’abord conservateur et vise à diminuer la pression sur le nerf. En cas de pied plat associé, le port de supports plantaires adaptés apporte souvent un soulagement en corrigeant l’axe du pied et en diminuant ainsi la tension sur le nerf.
En cas de persistance des symptômes malgré un traitement conservateur adéquat, une décompression chirurgicale du tunnel tarsien peut être réalisée. Il s’agit de libérer la compression du nerf en sectionnant un ligament situé dans le plan sous-cutané formant une sorte de « toit » sur le tunnel tarsien et qui est parfois hypertrophié (tissu induré et rigide). Ceci permet de réduire la pression sur le nerf tibial ce qui a un effet bénéfique sur les douleurs.

L’intervention dure env. 60 minutes et peut être réalisée sous anesthésie générale ou rachidienne. On peut y associer une anesthésie locale d’un des nerfs principaux du pied (bloc poplité), ce qui permet de nettement réduire la douleur post-opératoire. Il faut compter une nuit d’hospitalisation afin d’assurer suffisamment de calme au pied après l’intervention et de diminuer ainsi le risque de développement d’un hématome post-opératoire. La marche se fait immédiatement dès le premier jour post-opératoire en charge partielle de 15 à 20 kg sur le pied opéré à l’aide de cannes pour une durée de 2 semaines. Une immobilisation plâtrée n’est pas nécessaire. L’ablation des fils a lieu 2 semaines après l’intervention. A partir de ce moment-là, la charge totale est autorisée. Un contrôle clinique est effectué 6 semaines après l’opération.

Dès la 7e semaine, un traitement de physiothérapie visant à faire diminuer la tuméfaction du pied et à améliorer sa fonction est mis en place. La reprise d’activités telles que la natation, le vélo ou la marche modérée est possible dès la 8e semaine post-opératoire. Les activités plus contraignantes sur le pied comme les randonnées de plus longue durée ou la course à pied peuvent être envisagées à partir du 4e mois après l’intervention. Les sports de type « stop and go » avec mouvements latéraux répétés et sauts ne sont repris qu’après une demi-année. Le pied va continuer à s’affiner et à s’assouplir jusqu’à un an post-opératoire et retrouver progressivement sa pleine fonction.