Déchirure chronique du tendon d’Achille
Le tendon d’Achille est le tendon le plus résistant du corps humain. Il est formé par les muscles du mollet (muscles soléus et gastrocnemius) et vient se fixer sur le calcanéum, l’os qui forme le talon. Le tendon d’Achille doit résister à des forces allant jusqu’à 800 kg par cm2 lors de certaines activités sportives extrêmes. La rupture traumatique du tendon d’Achille est une des lésions les plus fréquentes en traumatologie du sport.
Traitement
Son traitement peut être conservateur ou chirurgical. La guérison du tendon d’Achille est un processus lent et il faut souvent jusqu’à une année pour que le tendon retrouve sa pleine fonction. Malgré un traitement initial adéquat, il n’est pas rare d’observer des douleurs résiduelles après une rupture du tendon d’Achille et une gêne fonctionnelle qui se manifeste par une fatigue accrue et une perte de force. Cette situation est due à une guérison du tendon dans une position allongée, on parle alors d’insuffisance du tendon d’Achille ou de déchirure chronique.
Le traitement est d’abord conservateur et consiste en un programme de renforcement de la musculature du mollet sous forme de physiothérapie. Durant cette phase on recherche plutôt à obtenir un raffermissement du tendon et il faut éviter d’effectuer des exercices d’étirement afin de ne pas l’allonger encore plus. Une adaptation des charges et des activités sportives est également nécessaire et une talonnette d’env. 1 cm est placée dans les chaussures, là aussi afin de diminuer la tension sur le tendon d’Achille à la marche. On accorde en général une phase d’au minimum 6 mois de traitement conservateur. Si malgré ce traitement le tendon reste insuffisant et que les symptômes sont suffisamment gênants, une solution chirurgicale peut être proposée.
Le traitement chirurgical a pour but de rétablir une tension optimale dans le tendon d’Achille. On parle d’une plastie d’augmentation du tendon. Elle consiste à renforcer le tendon d’Achille et à rétablir sa tension optimale en effectuant un transfert du tendon du long fléchisseur du gros orteil sur le tendon d’Achille.
L’intervention dure entre 60 et 90 minutes et peut être réalisée sous anesthésie générale ou rachidienne. On peut y associer une anesthésie locale d’un des nerfs principaux du pied (bloc poplité), ce qui permet de nettement réduire la douleur post-opératoire. Il faut compter deux nuits d’hospitalisation. La marche se fait immédiatement dès le premier jour post-opératoire en décharge totale du pied opéré à l’aide de cannes dans une botte plâtrée amovible. Cette décharge totale est à respecter pendant les deux premières semaines. L’ablation des fils et la confection d’une nouvelle botte plâtrée amovible ont lieu 2 semaines après l’intervention. A partir de ce moment-là, une charge partielle de 15 à 20 kg sur le pied opéré est permise, ceci pour 4 semaines supplémentaires. Un contrôle clinique est effectué 6 semaines après l’opération.
A ce stade, le tendon est suffisamment résistant et permet une augmentation progressive de la charge sur une période de deux à trois semaines jusqu’à la charge totale. Dès la 7e semaine, un traitement de physiothérapie visant à faire diminuer la tuméfaction du pied et à améliorer sa fonction est mis en place. La reprise d’activités telles que la natation, le vélo ou la marche modérée est possible dès la 8e semaine post-opératoire. Les activités plus contraignantes sur le pied comme les randonnées de plus longue durée ou la course à pied peuvent être envisagées à partir du 7e mois après l’intervention. Les sports de type « stop and go » avec mouvements latéraux répétés et sauts ne sont repris qu’après une année. Le pied va continuer à s’affiner et à s’assouplir jusqu’à un an post-opératoire et retrouver progressivement sa pleine fonction.