Le pied, une
structure complexe

La Clinique du Pied

Lésion ostéochondrale

La Clinique du Pied

Une lésion ostéochondrale est une atteinte du cartilage et de la zone de fixation du cartilage sur l’os. Cette lésion est le plus souvent localisée sur la surface articulaire de l’astragale et est le plus souvent due à un traumatisme de la cheville telle une entorse ou une fracture au niveau des malléoles. La lésion ostéochondrale peut également survenir spontanément sans traumatisme apparent. Cette lésion a tendance à progresser dans le temps et peut provoquer un détachement de la zone atteinte de la surface articulaire et conduire au développement d’une arthrose. Cette lésion provoque des douleurs articulaires à l’effort, douleurs parfois accompagnées d’un sentiment de blocage et d’une tuméfaction de la cheville ainsi que d’un sentiment d’instabilité.

Traitement

Le diagnostic est posé par l’examen clinique et est confirmé par une radiographie standard et une IRM de la cheville. Un examen arthro-scanner de la cheville (examen scanner avec produit de contraste intra-articulaire) permet de préciser le diagnostic et de mesurer l’atteinte articulaire. En cas de signes d’instabilité de la zone de la lésion ostéochondrale, un traitement chirurgical est indiqué afin de stabiliser la lésion. L’intervention est associée à une arthroscopie de la cheville visant à faire un bilan de l’état du cartilage et le cas échéant à traiter une lésion par débridement (abrasion de la zone lésée) et par la réalisation de micro-fractures afin de stimuler la régénération d’un cartilage de remplacement (cartilage fibreux). La zone lésée en-dessous du cartilage est perforée de façon rétrograde de façon à être nettoyée et est remplacée par de l’os spongieux prélevé au niveau du tibia afin d’en améliorer la vascularisation.

L’intervention dure entre 60 et 90 minutes et peut être réalisée sous anesthésie générale ou rachidienne. On peut y associer une anesthésie locale d’un des nerfs principaux du pied (bloc poplité), ce qui permet de nettement réduire la douleur post-opératoire. Il faut compter deux nuits d’hospitalisation. La marche se fait immédiatement dès le premier jour post-opératoire en décharge totale du pied opéré à l’aide de cannes dans une botte plâtrée amovible. Cette décharge totale est à respecter pendant les deux premières semaines. L’ablation des fils et la confection d’une nouvelle botte plâtrée amovible ont lieu 2 semaines après l’intervention. A partir de ce moment-là, une charge partielle de 15 à 20 kg sur le pied opéré est permise, ceci pour 4 semaines supplémentaires. Un contrôle clinique et radiologique est effectué 6 semaines après l’opération.

A ce stade, la guérison osseuse est suffisante et permet une augmentation progressive de la charge sur une période de deux à trois semaines jusqu’à la charge totale. Dès la 7e semaine, un traitement de physiothérapie visant à faire diminuer la tuméfaction du pied et à améliorer sa fonction est mis en place. La reprise d’activités telles que la natation, le vélo ou la marche modérée est possible dès la 8e semaine post-opératoire. Les activités plus contraignantes sur le pied comme les randonnées de plus longue durée ou la course à pied peuvent être envisagées à partir du 7e mois après l’intervention. Les sports de type « stop and go » avec mouvements latéraux répétés et sauts ne sont repris qu’après une année. Le pied va continuer à s’affiner et à s’assouplir jusqu’à un an post-opératoire et retrouver progressivement sa pleine fonction.