Le pied, une
structure complexe

La Clinique du Pied

Arthrose du médio-pied et de l’arrière-pied

La Clinique du Pied

L’arthrose est une usure du cartilage articulaire, une structure souple de quelques milimètres recouvrant la surface de l’os et permettant le mouvement indolore de l’articulation. L’arthrose peut se développer de façon spontanée sans cause particulière – on parle alors d’arthrose primaire – et peut survenir également après un traumatisme touchant la surface articulaire comme c’est le cas suite à une fracture, on parle alors d’arthrose post-traumatique. Même si la fracture est traitée par une opération visant à reconstruire parfaitement les surfaces articulaires, une arthrose peut se déclarer par la suite en raison du traumatisme primaire du cartilage qui n’a pas la faculté de se régénérer spontanément. Les articulations du médio-pied (articulation de Lisfranc) et de l’arrière-pied (articulation de Chopart) sont souvent le siège d’une arthrose qui se manifeste tout d’abord par des douleurs à l’effort, puis typiquement par des douleurs de démarrage, lors de la reprise de la marche le matin ou après une longue position assise. Ces douleurs s’accompagnent d’une tuméfaction de l’articulation touchée qui est causée par la formation de becs osseux sur le bord de l’articulation, excroissances osseuses qui provoquent une irritation douloureuse de la capsule articulaire. Contrairement à l’articulation de la cheville, les articulations du médio-pied et de l’arrière-pied n’ont que très peu de mobilité si bien que la perte de mouvement n’est que très peu ressentie.

Traitement

Le diagnostic est posé lors de l’examen clinique et à l’aide d’une radiographie standard du pied. Un scanner peut également être réalisé afin de mieux évaluer les articulations touchées et l’ampleur de l’arthrose. Le traitement est orienté en fonction du degré d’atteinte des articulations et de l’intensité des douleurs. Un traitement dit anti-inflammatoire par application de glace ou crèmes anti-inflammatoires, ainsi que l’adaptation des chaussures et la mise en place de supports plantaires peuvent apporter un soulagement. L’arrêt de certaines activités occasionnant les douleurs est également recommandé. Malgré ces mesures initiales, l’arthrose a tendance à progresser et les douleurs deviennent de plus en plus invalidantes. Un traitement chirurgical est alors nécessaire et efficace dans la plupart des cas. Au niveau des articulations du médio-pied et de l’arrière-pied, le traitement de choix est l’arthrodèse ou le blocage de l’articulation en position anatomique. Comme ces articulations ont une amplitude de mouvement limitée à l’état normal, l’arthrodèse n’aura que très peu de conséquences sur la mobilité du pied, alors que la douleur liée à l’arthrose disparaît après le blocage de l’articulation.

Lors de l’arthrodèse, le cartilage restant sur les surfaces articulaires est éliminé complètement et les deux os sont préparés de telle sorte à pouvoir être fixés ensemble dans le but d’obtenir un « pont » osseux au niveau de l’articulation. L’arthrodèse est stabilisée à l’aide de vis ou de plaques le plus souvent en titane, matériel qui ne doit pas être forcément retiré par la suite. L’intervention peut durer entre une à deux heures en fonction des articulations concernées et peut être réalisée sous anesthésie générale ou rachidienne. On peut y associer une anesthésie locale d’un des nerfs principaux du pied (bloc poplité), ce qui permet de nettement réduire la douleur post-opératoire. Il faut compter une à deux nuits d’hospitalisation. La marche se fait immédiatement dès le premier jour post-opératoire en décharge totale à l’aide de cannes dans une botte plâtrée amovible. Cette décharge totale est à respecter pendant les deux premières semaines. L’ablation des fils et la confection d’une nouvelle botte plâtrée amovible ont lieu 2 semaines après l’intervention. A partir de ce moment-là, une charge partielle de 15 à 20 kg sur le pied opéré est permise, ceci pour 4 semaines supplémentaires. Un contrôle clinique et radiologique est effectué 6 semaines après l’opération.

En cas de guérison osseuse suffisante, une augmentation progressive de la charge sur le pied se fait à l’aide d’une chaussure à semelle rigide sur deux à trois semaines jusqu’à la charge totale. Dès la 7e semaine, un traitement de physiothérapie visant à faire diminuer la tuméfaction du pied et à améliorer sa fonction est mis en place. La reprise d’activités telles que la natation, le vélo ou la marche modérée est possible dès la 10e semaine post-opératoire. Les activités plus contraignantes sur le pied comme la course à pied ou les randonnées de plus longue durée peuvent être envisagées à partir du 7e mois après l’intervention. Le pied va continuer à s’affiner et à s’assouplir jusqu’à un an post-opératoire et retrouver progressivement sa pleine fonction. Un contrôle clinique et radiologique à 1 an post-opératoire permet de faire un bilan final et de mettre un terme au traitement.